Avancer à contre courant.

BIRTH AND REBIRTH*

Trémolos dans la voix et larmes au coin des yeux. Insuffisant. Voilà ce que ces quatre mois de travail ont été. Insuffisants.

C’est difficile de retranscrire mon émotion telle que je la ressens. C’est ma première fois, ma grosse chute dans la vie. Mon premier échec marquant. La gifle qui laisse une trace sur la joue.

J’ai vu mon classement et je suis passée rapidement d’un état à l’autre. D’abord les larmes dans les yeux, les dix premières secondes (je n’ai pas pleuré, mais presque). Ensuite la colère. Pendant vingt secondes j’ai voulu tout arrêter et partir en bio pour faire de la recherche, là où je serai sûre que mon travail payerait. Il y a eu un moment de flottement. Au bout d’une minute trente j’ai tout fait pour trouver les bons côtés.

  • Je prendrai de l’assurance (dieu que j’en manque)
  • Je redoutai le premier (gros) échec de ma vie, le voilà (même s’il ne faut pas vraiment le voir comme ça)
  • J’avais un an d’avance, je serai de nouveau avec des gens de mon année (mouais)
  • Je pourrai approfondir l’apprentissage de mes cours
  • Faire plus de QCM/annales
  • Tout faire pour être merveilleusement bien classée
  • Appartenir à la famille des carrés
  • Pouvoir m’octroyer une pause sport dans la journée sans culpabiliser
  • Améliorer (encore) ma méthode de travail – C’est jamais assez bien…
  • Je vais doubler pour ne rien regretter

J’en ai trouvé des milliers au cours de la journée. Je suis primante, j’ai 18 ans, j’ai la vie devant moi et même si la médecine ne marche pas pour moi j’ai toujours eu mon plan B sous le coude.

Le plus difficile c’est de l’annoncer à tout le monde. Beaucoup sont déçus. Ils sont déçu pour moi mais ça je ne l’avais pas compris comme ça. Je pensais surtout qu’ils étaient déçu de moi. Et Dieu sait que je n’aime pas décevoir les gens que j’aime, évidemment. Finalement je l’ai compris et j’ai laissé mes larmes couler pour la première fois de la journée, cinq heures après, plus parce que j’étais touchée de ce qu’ils ont pu me dire que de la déception de ne pas avoir un classement suffisant.

De savoir qu’ils sont là et que quoique je fasse ils seront fiers.  Ca fait du bien. Surtout lorsqu’on te donne l’impression que tu es une grosse merde de la société alors que tu t’es arrachée à travailler comme jamais tu as travaillé. Même si j’admets avoir fait des erreurs, pleins. Ma grand-mère, mon oncle, ma maman (qui a déjà passé des heures a me guider pendant tous le semestre… Et le reste de ma vie, aussi !) et mon papa (qui d’habitude ne fais pas de longs discours). Merci à eux. Vraiment.

Finalement, si ça ne tenait qu’à moi je ne m’en serais pas fait. Je n’aurai surement pas pleuré, je m’en fous de doubler. Je veux juste avoir un métier qui me donne envie de me lever le matin. Comme m’a dit mon papa hier : « Peu importe si tu prends l’autoroute ou la départementale pour te rendre à la destination voulue. Tu mettras plus de temps mais tu y arriveras ».

Que tu sois primant ou doublant, si tu lis ça alors que tu t’es pris un revers dans les dents, j’espère de tout coeur que même en prenant la départementale tu arrives à ta destination.

Love,

PS : Everything happens for a reason (même si des fois ça fait mal)

ORSO.

*En l’honneur du blog (et de son auteure), juste magnifique .

DEUXIEME PARTIE D’ARTICLE : Pourquoi ce n’est pas un échec, de mon point de vue (à paraitre sous peu) 

14 réflexions sur “Avancer à contre courant.

  1. Plus facile à dire qu’à faire, mais courage, ne lâche rien. C’est un énorme coup de poing dans la face, mais ce concours est profondément injuste et tout le monde le sait. Chaque année des étudiants tous plus méritants les uns que les autres s’y cassent les dents. Ton papa a raison, peu importe le chemin, le tout c’est d’atteindre son but.
    Sèche tes larmes, ressort les crocs pour attaquer de plus belle ce 2ème semestre. Tout ce qui est acquis cette année est gagné pour la suite.
    Tiens bon!
    Des bisous (magiques).

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  2. Hey ! deja : je suis infiniment honorée d’être dans ton article, ça me touche beaucoup 🙂
    Au deuxieme semestre j’etais exactement comme toi : un an d’avance, premier echec etc et EXACTEMENT les mêmes raisons que toi pour redoubler, tout pareil.
    Avant de continuer sache une chose : Tu es une très belle humaine (que ça sonne étrange pardonne moi). Ce que je veux dire par là c’est que tu es humaine et donc pas infaillible, avec tes peurs, tes faiblesses, ta déception mais aussi avec ta détermination, tes crocs, ta volonté. Une très belle humaine parce que ça se sent que tu y as mis tes tripes dans cette année, que tes intentions sont louables, tu es poignante.
    Dans tous les cas : ne lache pas. Je sais, plus que quiconque, a quel point ces mots semblent parfois vides de sens mais : ne lache rien. Travaille. Apprends. Echoue peut etre. Releve toi.
    Relève-toi. Toujours toujours toujours. Ne laisse rien (ni personne) t’abattre et sculpte tes rêves. On a l’impression que la paces est infiniment longue mais c’est FAUX même en carrant. Tu as eu la force de recommencer, tu auras la force de finir. Que ce soit dans quelques mois ou un peu plus d’un an. Courage. Force. Tête levée. On y croit.

    Quoiqu’il en soit : maintenant je garderai un oeil sur toi (bouuuuuh que ça sonne glauque.) / je veille sur toi, si tu as besoin je suis là.
    Des bisous ❤

    PS : appartenir à la famille des carrés c’est vraiment vraiment sympa 😀

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    1. Je ne sais pas pourquoi mais ça sonnait juste comme approprier « Birth and Rebirth »… Et je suis tombée amoureuse de ton blog comme je suis tombée amoureuse de celui de Patientpsychiatre. Vos styles d’écriture et la « vérité » qui sort de votre blog… Bref, un vrai coup de foudre !
      Merci, merci, merci !! Ton commentaire est tellement beau et motivant. Je sens que je vais venir relire les commentaires de ce billet des millions de fois.

      C’est tellement gentil (sorti du contexte ça pourrait mdr). Ca me fait tellement plaisir de savoir que j’ai le soutien de ceux qui sont passés par là avant. Merci, je sais pas si tu te rends compte comme c’est soulageant de savoir qu’il y a quelqu’un derrière pour te remettre dans les railles le jour où je suis a bout. Merci, vraiment.

      Pleins de bisous ♡
      PS : T’es vraiment quelqu’un de genialissime. Merci pour ton commentaire. (A force de dire merci 100 fois je passe pour une désespérée haha)

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  3. Tout ce que tu dis dans ton billet n’est certes pas facile mais c’est très juste, empreint de réflexion et de recul. Alors maintenant, je te souhaite de repartir à l’assaut du S2, la tête claire et regonflée à bloc dans les startings blocs !
    Je t’envoi des bisous à la motivation et du courage !

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  4. Une citation tirer d’un film (et d’un morceau de rap): « Tant mieux si la route est longue on pourras faire un peu plus de détour »
    Garde espoir et accroche toi, ce qui compte c’est la destination, pas la route pour l’atteindre 😉

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      1. On peut se tutoyer sinon, sinon j’ai l’impression d’être un vieux monsieur fasse à toi petite jeunette ;). On fini toujours pas trouver une destination, même si on prend des chemins tortueux pour l’atteindre

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      2. Merci, ça me touche, même si j’ai pas l’impression d’avoir beaucoup de courage. Remarque vue le nombre de personnes qui me le disent je vais finir par le croire. Je croit que je me bat plus pour ma femme que pour moi même, après tout chacun ses raisons 🙂

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