Tomber pour se relever.

Que feriez-vous si vous n’aviez pas peur ?

-Mark Zuckerberg

J’ai toujours eu peur de l’échec. De tomber. De ne pas être à la hauteur, pas assez bien. Qu’on se moque de moi pour ça. Pourtant j’ai bien caché mon jeu, je ne prenais pas de risque mais j’étais considérée comme une enfant sage et calme. Je me fichais totalement de l’image physique que je renvoyais aux autres jusqu’au CM2. J’étais une froussarde, pas vraiment aventurière mais je m’en fichais, quand je ne faisais pas quelque chose c’est parce que je n’en avais pas envie ; pas parce que je redoutais le regard de l’autre.

En CM2 j’ai continué à me moquer de ce que les gens pensaient. Les adultes étaient jaloux de mon insouciance et de mon je m’en foutisme. Je ne jugeais pas sur l’apparence, pourquoi d’autre le feraient ? Et même si c’était le cas, peu m’importait (et m’importe toujours) puisque mes habits me plaisent, ma coiffure est pratique et que ce n’est pas eu qui vivent dans mon corps. Seulement en CM2 il s’est passé des choses, une chute de confiance en moi à suivi. Je me suis largement effacée, j’ai eu peur de tomber.

Je savais qu’on m’attendais à chaque échec pour m’enterrer, plus profondément. Je n’ai pas pris de risque. Vraiment pas. J’étais déjà moqué en réussissant, imagines-toi en échouant.

Je fais mon pauvre petit canard, excuse moi. Mais j’ai besoin de ça pour justifier la morale de l’histoire.

Des années plus tard, j’apprends à essayer même si je sais que je tomberais. Peu importe les moqueries au final. J’ai essayé de faire un salto arrière dans la piscine, je n’ai pas eu peur d’être ridicule, je m’en suis sortie avec le dos cuit… Oui, bon… Je ne suis pas douée, j’ai été ridicule mais j’ai essayé, réessayé… Et je n’y arrive toujours pas haha… Mais qu’importe au fond ? Je fais ce qui me plait.

Il y a moins de deux semaines. C’est là que je veux en venir. Là je suis vraiment tombée. Tu sais pourquoi ? Parce qu’on m’attendait au tournant. De l’extérieur je peux passer pour une fille douée à l’école, bosseuse, scolaire… Il n’est rien de tout ça, j’ai juste réussi à m’adapter au système scolaire français. Pour moi il n’y a rien de glorieux à sauter une classe, avoir brevet et bac avec mention. Qu’est-ce que ça prouve ? Rien. A quoi ça sert de jalouser ce genre de chose ? Rien. J’ai eu la chance de m’adapter. C’est tout.

Malgré tout je le savais, on attendait que je tombe là où je paraissais exceller. Je suis tombée. C’est pas facile moralement, pas par fierté mais… Par justice ? Je ne sais pas. Peut-être aussi par fierté, si, finalement. Tant de travail, je me suis dépassée, j’ai travaillé dur (comme beaucoup, la majorité des PACES). J’ai trouvé ça injuste parce que pour une fois, j’ai travaillé pour mes études… Et pourtant…

Quoiqu’il en soit, je ne sais plus trop où je voulais en venir haha… Mais je savais que le risque de me planter était grand. Infini même.

Mais maintenant que je suis tombée une fois, que j’ai vu que ça fait mal mais qu’on s’en relève je n’ai plus peur. La peur de mal faire, de ne pas réussir et de déranger : voilà mes peurs que la PACES efface peu à peu. J’accepte d’être moi-même, de vivre en tant que personne, d’imposer le fait que « oui je ne suis pas là pour te plaire, non je n’ai pas à me taire pour te faire plaisir ». J’ai les larmes aux yeux rien que de réaliser toutes ses années passées à m’adapter à tout le monde sans qu’on ne s’adapte à moi. Toutes ces choses que je n’ai pas dite de peur de froisser ou blesser. Toutes ces choses que j’ai accepté. C’est terminé. Une page se tourne. Et pour ça je ne pourrai jamais assez remercier cette année de merde qu’est la paces. Merci de me laisser devenir quelqu’un, merci de me rendre plus égoïste. Merci de ne pas me laisser attendre d’avoir 40 ans et avoir l’impression d’avoir laissé ma vie aux autres.

Article écrit le 27 janvier 2017.

Aujourd’hui, 21 février 2017, je ne pensais pas publier cet article. Un mois plus tard, en relisant ces mots je sens toujours l’émotion. J’accepte beaucoup plus de dire ce que je veux et d’accomplir ce que je veux accomplir sans penser à ce que pourraient en penser ceux qui m’entourent. Le jour où je mourrai je serai seule face à moi-même, seule face à mes regrets. Mieux vaut tard que jamais. Il n’est d’ailleurs pas trop tard, il n’est jamais trop tard pour devenir la personne que l’on veut être.

ORSO.

PS : Je le répète, la paces c’est dur mais ça a des bons côtés (avec du recul). Pour toi, c’est quoi les bons côtés de la paces ?

Une nouvelle aire.

VOIR LE POSITIF.

T’auras surement compris que ce n’est pas avec des pensées négatives qu’on est heureux et que notre vie est positive.

Pendant deux grosses semaines après les résultats j’étais dans une démotivation complète. En colère aussi, c’est vrai. Mais tout revient à la normal, petit à petit. Je suis de nouveau lancée. Je n’ai pas dit mon dernier mot et je compte bien réussir ce semestre même si je sais que c’est mort pour cette année. Ca me rassurera au moins pour l’année prochaine et ça me permettra d’être motivée à bosser pour l’année suivante.

Advienne que pourra. Peut-être que dans un an je serai bien loin de la PACES, peut-être aussi que je serai encore plus proche de la médecine ou de la santé. Rien ne peut me le prédire avec certitude (malheureusement ou heureusement ?)

Quoiqu’il en soit j’ai tiré un enseignement de mon premier semestre. Le bilan n’est pas définitif puisque l’année n’est pas finie. Il n’empêche que j’ai appris des choses, énormément. Pas tant sur le corps humain mais beaucoup plus sur moi. J’ai eu l’impression de me perdre mais je pense que ça me permettra de me trouver réellement.

On a tous des passages à vide. C’était un de ceux là.

Je m’en suis remise, j’ai même réussi à y voir le positif c’est dire.

Je peaufine ma méthode de travail, c’était pas du luxe ! J’apprends plus en profondeur, je m’adapte beaucoup mieux. Pas que je n’étais pas adaptée à la PACES mais disons que je ne l’étais pas assez. On est beaucoup dans ce cas et c’est frustrant. Les remises en question s’imposent, c’est clair.

C’est un mal pour un bien, vraiment.

ORSO.

PS : Je suis tellement la tête dans mon semestre que l’envie (et les idées) d’écrire passe au second plan, désolée.

PPS : Si tu veux échanger avec moi j’ai twitter et une boite mail donc n’hésites pas, je les consulte régulièrement !

Photo libre de droit

Conformisme et regard d’autrui.

Précision : Ceci est la suite/conclusion de l’article précédent.

REGARDE AILLEURS.

Un titre pédant juste pour dire que le regard des autres m’emmerde profondément. Il m’a mis à mal.

Ma maman,encore, toujours et à jamais, m’a ouvert les yeux (décidément elle doit tout faire ici).

Hier tu as peut-être vu passer un poste que j’ai mis 2h plus tard à la corbeille. Avec du recul je me dis que même s’il est sombre il reflète vraiment l’état pathétique dans lequel j’ai été pendant trois semaines (et plus). J’hésite à le sortir de la corbeille, le défroisser et le reposer là. Je ne sais pas, dis moi !

Venons-en au fait. Nous sommes les 5 personnes les plus proches de nous. J’ai été l’Autre et l’Autre l’a su, l’a senti. Instinct primitif de merde.

Se faufiler dans mes pores et se délecter du peu de confiance en moi et de mon je m’en foutisme du conformisme et du regard de l’autre. Bon sang l’Autre m’a bouffé et mis à terre. Facile de blâmer l’Année et l’Autre. J’y suis pour quelque chose. Je me suis laissée embobiner. Je me suis laisser manger tout cru en fournissant couvert et serviette. Débile.

Si je n’ai qu’une chose à te dire c’est de choisir qui tu as à tes côtés. Je pensais que j’avais gardé le principal pourtant l’Autre était là, tout près de moi, me mettant à mal un peu plus chaque jour, à ruiner mon moral et mon estime de moi-même.

Jamais de la vie je ne voudrais me demander qu’est-ce qu’on va penser de moi. Sur le plan vestimentaire ou de mes idées. Pourtant l’autre y parvenait. Fourbe.

Je suis allée tapé le fond. Fort. (Ne sors pas ça du contexte je le prendrai mal)

J’ai rebondi. Pas très haut pour l’instant mais patience.

Moque toi de ce qu’on peut penser de toi. Habille toi dans une tenue moche et confortable, laisse des cheveux en bataille si ça te chante. Personne ne doit influencer tes choix. N’ai pas honte de ne pas avoir eu la chance de réussir la P1. Tu peux être fier (e) d’y avoir passer un ou deux ans. Saisit ta chance et qu’importe ce qu’il se passe ensuite. Sois en accord avec toi même. Toujours. Ceux qui t’aiment seront toujours fiers de toi, qu’ils te le disent clairement ou non. Je suis fière de toi.

Sois respectueux envers les autres et toi même. Éloigné toi de ceux qui te font et te veulent du mal.Ensuite ça ira mieux. Plus haut, plus loin, plus optimiste.

Prend soinde toi (Garnier !)

Bisous.

ORSO.

PS : Il vaut mieux viser à l’excellence et la manquer que de viser la médiocrité et l’atteindre. – Francis Blanche.

PPS : Rien de grand ne comporte la médiocrité – Luc de Clapiers.

PPPS : Le propre de la médiocrité est de se croire supérieur. – François La Rochefoucault.

PPPPS (et j’arrête là) : Tu n’est PAS médiocre ! Ne laisse pas un foutu classement te faire croire ça, tu vaux mieux que ça !

Et lire la dernière page.

NE PAS LIRE SI DE (trop) BONNE HUMEUR .

Des fois ça ne va pas. Je ne comprends pas trop pourquoi mais ça ne vas pas. Trois semaines que je suis comme ça. Dans un état intermédiaire entre joie démesurée et moral au fond des abysses. C’est compliqué à appréhender. C’est fatigant aussi.

Et si je me mets à faire un billet d’humeur à chaque fois qu’elle change je n’aurai pas fini d’écrire (pour ne rien dire, qui plus est).

J’ai du mal à trouver un sens à ce que je fais. J’ai même du mal à comprendre ce que je fais ici, sur cette planète, dans cet Univers. Je ne comprends pas. Depuis ma plus tendre enfance je me pose cette question mais elle me torture un peu plus chaque jour depuis septembre. Ne t’inquiète pas, surtout ! Je n’en suis pas au point de vouloir en finir avec la vie. Je suis simplement lasse. Comme si j’avais 80 ans, que plus rien n’avait de sens. Je me sens vide.

C’est totalement contradictoire. Toute ma vie j’ai avancé avec pour seul moteur la médecine. La santé humaine. L’humanitaire. Donner de ma personne pour l’autre. Sans pour autant croire en la beauté (bonté) de l’être humain… Au contraire même. J’ai enduré la section scientifique… Je dois ma jolie mention aux matières littéraires, la philo, l’histoire, le grec ancien, pour lesquelles j’ai frôlé voir atteint la note ultime.J’aime la physique mais je ne suis pas brillante. Je hais les maths mais je ne suis pas si mauvaise. Mes profs n’ont jamais compris mon choix d’orientation alors que je ne l’ai jamais remis en doute.  Aurais-je du ?

Mes profs (de lycée) se sont fiés aux notes pas à mon rapport humain. Pas à la personne que je suis. Manque de temps et, surtout, d’envie. Un prénom, un nom, une chaise occupée, un relevé de note. Aurais-je du changer, faire autre chose ? Quoi ? J’aime tellement de choses. Mais après. Qu’est-ce que ça m’apportera après ? Regret, bonheur ?

Peut-être que j’aurais du laisser place au doute au moins une fois ? Peut-être. Je ne sais pas.

Je n’ai jamais été autant indécise que depuis janvier (voir depuis septembre).

Tout n’est pas noir mais on est loin du rose.

On dit que PACES rime avec larmes. Je n’ai même plus le courage de pleurer. J’ai du laisser couler mes larmes trois fois quelques minutes. Je suis dans une lassitude qui me désole. Je n’ai jamais été de celle qui pleure. Je ne le suis pas devenue.

Je ne sais pas, je ne sais plus et je n’arrive pas à prendre du recul. Cette année m’a perdu. Je me suis perdue en tant que personne. Je ne sais plus qui je suis ni ce que je veux et personne ne peut m’apporter de réponse. Une des innombrable question sans réponse s’ajoute à la liste. Je suis faible ou humaine ? J’étais fière de mon caractère et de ma tête dure, qui passe au travers des lourdes épreuves sans trop surchauffer. J’étais fière d’être un pilier, le calme dans la tempête, d’être forte. J’en étais fière. C’était une des seule qualité que je trouvais chez moi. La PACES m’a foutu au sol, coup de tête balayette. Cet article fait enfin couler les larmes que je n’ai pas réussi, pas voulu, laisser échapper depuis si longtemps. Je me sens emprisonnée par moi-même, mes propres choix et par mon entourage. Je ne les blâme pas, peut-être même qu’un jour je les remercierai.

Moins d’une minute plus tard les larmes ne sont plus là, elles me rongent à l’intérieur. L’érosion.

Je suis désolée, ce n’est pas joie et soleil. Ce n’est pas la moi d’avant. Ce n’est ça. Je ne veux pas être ça. Il y a pire dans la vie qu’une putain d’année. Il y a pire torture psychologique.

Je me sens nulle sur tous les plans. Vraiment.

Incapable de me relever. Plus rien ne me fait vibrer. J’aimais m’émerveiller pour de petites choses. J’aimais essayer d’avoir des yeux d’enfant. J’aimais avoir de l’espoir. Etre réaliste, souvent et optimiste, parfois. Rêveuse toujours.

Je ne rêve plus, je n’imagine plus demain. Du brouillard. Du flou bordélique.

J’aimerai des réponses que je n’ai pas. J’aimerai lire la dernière page du livre. Du chapitre.

Je sais que d’écrire sur mon désespoir n’aidera personne. Au contraire, il ruine le moral. J’en suis désolée. Excuse moi. Sincèrement.

Je pense que j’avais besoin de poser des mots là dessus.

Peut-être que toi aussi tu avais besoin de poser des mots, de lire ces mots. Peut-être que tu l’as fait. Je n’ai pas envie de me soucier des répercussions. Je poste ce billet égoïstement, sans penser à ton moral. Excuse-moi. Voici une vidéo de chat drôle pour me faire pardonner.

A bientôt (peut-être tôt, peut-être bien. Peut-être les deux)

ORSO.

PS : Si une vidéo ne te suffit pas, regarde les toutes. On emmerde le retard.

PPS : Ne t’en fais pas non plus, je continue de travailler comme une acharnée. Un goût amère dans la bouche, certes, mais je travaille.

PPPS : Je voulais remercier deux PACES de twitter qui se reconnaitront, j’en suis sûre.

PPPPS : (il y en a beaucoup trop) je ne regretterai jamais ma PACES. Crois moi. Simplement je ne suis pas infaillible et là ça va pas fort et rien n’y personne n’y peut quelque chose je pense. Si tu veux je te ferai une liste des points positifs de mon année. Il y en a quelques uns, laisse moi le temps d’y réfléchir.

Image libre de droit.

Dans mes oreilles

« COM’ON COM’ON TURN THE RADIO ON. »

Je supporte bien la solitude mais le silence c’est différent. C’est surement générationnel.

J’aime bien avoir mes moments musique et peut-être que toi aussi.

Ca te dirais que je mette trois-quatre musiques par-SI par-LA  -remarques ce magnifique jeu de mot- de temps en temps ? Tu n’aimeras peut-être pas tout, peut-être même que tu n’aimeras rien du tout. Mais on ne sait jamais.

Daughter – Medicine

The Cinematic Orchestra – To build a home

RY X – Berlin

X Ambassadors – Unsteady

RY X – Howling

Kodaline – Love Like This (acoustique)

The Fray – Singing Low *

Lady Gaga – Million Reasons

Lia Rose – Wolves

Amber Maya – Dancing on the mountain *

North. – Things I do

Alice Kristiansen – The Blower’s Daughter *

C’est une sélection de chansons plutôt calme donc si tu cherches quelque chose pour dormir ça peu t’intéresser. Je suis amoureuse de toutes celle-ci depuis quelques semaines et j’attends mes pauses/repas juste pour pouvoir les écouter.

Peut-être que la prochaine sera plus rock, pop ou sera comme celle-là. Peut-être qu’il n’y en aura d’autre, peut-être pas !

Bisous.

ORSO.

PS : Je serai ravie de savoir ce qui passe dans tes petites oreilles à toi.

PPS : Je mettrai les liens cliquables d’ici ce week-end (quand j’aurai une vraie Wi-Fi) ce sera moins pénible pour toi comme ça.

*Je n’ai pas trouvé de version audio sur Youtube (mais vas farfouiller sur Spotify si tu veux vraiment écouter)

Moti-motivée !

SALUT !

Tu vas bien ?

Je suis débordante de motivation, je veux des notes digne d’une doublante à mes colles, savoir mes cours sur le bout de mes petits doigts.

Mon moral est une véritable montagne russe, j’ai tout remis en question vendredi et samedi, ça n’allait pas trop trop. Mais ça re-va mieux !

La PACES rend dingue…

Quoiqu’il en soit j’ai décidé quelque chose que je n’ai pas interêt à oublier si je veux garder cette foutue motivation : je m’en fous. Réellement !.. Je me fous de ce que je ferai demain, j’en ai marre de vouloir tout planifier 10 ans à l’avance. Une PACES ça ne se planifie pas. Je dois juste penser à aujourd’hui, au jour voir la semaine d’après mais pas plus loin. Qu’importe si dans 10 ans je suis biologiste, kiné, interne ou même exilée politique révolutionnaire ? Sincèrement…

Bref, si tu es dans la même situation que moi… Rejoins moi et vivons au jour le jour, je suis sûre que notre moral ne s’en portera que mieux.

A quoi ça sert d’anticiper un échec ? A rien.

« C’est malheureux de s’égarer. Mais il y a pire que de perdre son chemin : c’est de perdre sa raison d’avancer. »

Je suis sur-motivée à me dépasser. Qu’importe le résultat, je trouverai une autre solution (et si je suis capable, tu l’es aussi). Alors fonçons, dépassons-nous et réussissons ou non, dans cette voie ou pas. Ca va aller !

ORSO.

PS : J’écris ça sans me relire entre deux QCM histoire de pouvoir le relire au besoin. Mais surtout, si ça pouvais motiver ne serait-ce qu’une personne…

PPS : La seule limite à notre épanouissement de demain sera nos doutes d’aujourd’hui.

– Franklin Delano Roosevelt

Image libre de droit.

La voix de la voie

ET SI.

Et si je choisissais. Si je choisissais une autre voie que celle là, une voie qui me plait encore plus que l’ambition d’être médecin. Si je décidai par moi-même de sortir du cursus… Les gens à l’extérieur considéreraient que j’ai échoué. Pire, que j’ai abandonné. Quand je dis que je suis en PACES ils font directement le raccourcis « première année de médecine » puis « chirurgien ».

Je n’ai jamais voulu être chirurgien. Etre enfermée dans une pièce, une concentration extrême pendant des heures, sans bouger, aucune rêvasserie possible… Ce n’est clairement pas pour moi. Je suis minutieuse, certes, mais pas de là à rester dix heures dans un bloc. Je suis certaine que mes mains se mettraient à trembler rapidement.

Je me suis faite cette réflexion dans la voiture en rentrant chez mes parents. Et si je découvrais que ce qui me fait vibrer c’est la botanique, la psychologie ou la pâtisserie (bon, ça c’est peu probable). Que je choisi de bifurquer dans cette voie. Tout ce que l’ont retiendra de moi c’est que j’ai raté/abandonné la PACES. Je serai une ratée au yeux des étudiants en PACES et des gens de l’extérieur.

Ca ne me dérange pas d’être jugée sur mon apparence par ceux qui m’entourent, mais être jugée sur la personne que je suis me gêne profondément. J’essaye de m’en défaire mais, tu vois, rien que de te parler de tout ça me sert la gorge.

Pourquoi l’Autre a tant d’emprise sur la personne que tu es, que tu veux être et que tu deviendras ? Ce n’est pas juste qu’il puisse interférer comme ça.

Si j’en suis venue là c’est par un simple retour au source : la kiné. Une fois n’est pas coutume, je parlais avec ma maman. Quand on est en PACES il nous faut un plan B. Le mien était celui de la recherche (médicale) mais ma maman a ramené les études de kiné sur le tapis.

« Tu es sûre que tu ne voudrais pas faire kiné, même si t’es classée pour ?

-Non maman, masser des gens très peu pour moi. Autant de proximité physique ça ne me tente pas plus que ça.

-Mais il y a l’hôpital, tu pourrais faire de la rééducation. »

Déclic. J’avais oublié. Oublié que petite je trouvais ça merveilleux de pouvoir aider de cette façon. Qu’il n’y avait pas que le massage derrière ça. je me l’était mis dans la tête bien plus tard.

Est-ce que tu te rends compte ? Faire évoluer un patient. Le suivre d’un moment de sa vie où il est au plus bas pour le voir s’élever. Est-ce que tu imagines ?

La médecine expéditive comme on peut la voir aux urgences ou en chirurgie ne m’a jamais attirée. J’ai besoin de gagner la confiance des gens et qu’ils gagnent la mienne. J’aime la stabilité, m’adapter à la personne en face de moi, apprendre à la connaitre vraiment. Ca m’a fait remettre en doute tout mon « plan de carrière » dans la médecine. Et si ? Et si je choisissais d’être kiné ou chercheur bio plutôt que médecin ? Est-ce que je perdrais l’estime de certains ? Est-ce que ces personnes vaudraient vraiment la peine d’influencer ma vie ? Je n’en sais rien. Vraiment rien.

Aujourd’hui, il y à seulement quelques heures, j’ai vu une nouvelle perspective s’ouvrir à moi.

En pensant à ce que je pourrai faire pour aider en rééducation j’en ai les larmes aux yeux. Fatiguée, faible ou la fièvre qui me monte à la tête… Je n’en sais rien. Peut-être aussi que je ne me rend pas compte du métier, peut-être qu’il n’est pas si bien. Peut-être que j’idéalise.

Peu importe, aujourd’hui ; maintenant, voilà ce qu’il y a dans ma tête.

ORSO.

PS : T’as déjà, toi aussi, tout remis en doute ? C’était passager ou non ?

PPS : (important) j’ai choisi de ne mettre qu’un extrait de l’article, tu préfères quand c’est l’article en entier ou comme maintenant ? Merci, bisous.

A l’abordage moussaillon !

COUCOU.

Je t’ai laissé la avec toute ma déception et ma colère mais ça m’embêtais que ce soit le premier article que les gens voient quand ils arrivent.

Parce qu’aujourd’hui ça va bien. Très très (très) bien. J’ai retrouvé Tallulah qui s’est décidée à venir le matin comme moi et ça c’est génial. Il y a aussi Paul, son copain. Super sympa. Ca m’a mise de vraiment bonne humeur de la voir. De mettre en place le rituel p’tit déj-révision d’anat sur le banc, au soleil.

Notre rencontre est bête, elle était perdue et j’ai pris le petit ourson égaré sous mon aile (alors que j’étais aussi paumée qu’elle). Mais on a eu un emplois du temps différent au premier semestre (choix de l’une et l’autre).

On a énormément (99.9%) de chance d’être de nouveau tous les trois l’année prochaine. Je ne me réjouis pas d’avance, mais ça pourrait être bien.

Je suis tombée amoureuse des cours. Surtout de l’anatomie (générale, en tout cas) et de la SSH. J’ai hâte d’aller dans certains cours. Ca ne m’étais pas arrivé depuis un petit moment (je mens, c’était aussi le cas pour les cours de radiobiologie et de RMN du premier semestre).

Enfin, rien de bien fou. Juste un article pour te donner des nouvelles parce que je vais bien. Je n’ai quand même pas envie de venir ici seulement pour pleurer.

J’ai envie de sauter et danser et chanter de partout. Je ne comprends pas trop pourquoi mais qu’importe. Si ça pouvais durer encore jusqu’en mai ce sera parfait !

Bisous.

ORSO.

PS : En espérant t’avoir mis de bonne humeur. Sinon imagine moi en train de danser et de me ramasser la tronche parce que j’ai deux pieds gauches.

J’ai gratté l’image -libre de droit- à Google.

Avancer à contre courant.

BIRTH AND REBIRTH*

Trémolos dans la voix et larmes au coin des yeux. Insuffisant. Voilà ce que ces quatre mois de travail ont été. Insuffisants.

C’est difficile de retranscrire mon émotion telle que je la ressens. C’est ma première fois, ma grosse chute dans la vie. Mon premier échec marquant. La gifle qui laisse une trace sur la joue.

J’ai vu mon classement et je suis passée rapidement d’un état à l’autre. D’abord les larmes dans les yeux, les dix premières secondes (je n’ai pas pleuré, mais presque). Ensuite la colère. Pendant vingt secondes j’ai voulu tout arrêter et partir en bio pour faire de la recherche, là où je serai sûre que mon travail payerait. Il y a eu un moment de flottement. Au bout d’une minute trente j’ai tout fait pour trouver les bons côtés.

  • Je prendrai de l’assurance (dieu que j’en manque)
  • Je redoutai le premier (gros) échec de ma vie, le voilà (même s’il ne faut pas vraiment le voir comme ça)
  • J’avais un an d’avance, je serai de nouveau avec des gens de mon année (mouais)
  • Je pourrai approfondir l’apprentissage de mes cours
  • Faire plus de QCM/annales
  • Tout faire pour être merveilleusement bien classée
  • Appartenir à la famille des carrés
  • Pouvoir m’octroyer une pause sport dans la journée sans culpabiliser
  • Améliorer (encore) ma méthode de travail – C’est jamais assez bien…
  • Je vais doubler pour ne rien regretter

J’en ai trouvé des milliers au cours de la journée. Je suis primante, j’ai 18 ans, j’ai la vie devant moi et même si la médecine ne marche pas pour moi j’ai toujours eu mon plan B sous le coude.

Le plus difficile c’est de l’annoncer à tout le monde. Beaucoup sont déçus. Ils sont déçu pour moi mais ça je ne l’avais pas compris comme ça. Je pensais surtout qu’ils étaient déçu de moi. Et Dieu sait que je n’aime pas décevoir les gens que j’aime, évidemment. Finalement je l’ai compris et j’ai laissé mes larmes couler pour la première fois de la journée, cinq heures après, plus parce que j’étais touchée de ce qu’ils ont pu me dire que de la déception de ne pas avoir un classement suffisant.

De savoir qu’ils sont là et que quoique je fasse ils seront fiers.  Ca fait du bien. Surtout lorsqu’on te donne l’impression que tu es une grosse merde de la société alors que tu t’es arrachée à travailler comme jamais tu as travaillé. Même si j’admets avoir fait des erreurs, pleins. Ma grand-mère, mon oncle, ma maman (qui a déjà passé des heures a me guider pendant tous le semestre… Et le reste de ma vie, aussi !) et mon papa (qui d’habitude ne fais pas de longs discours). Merci à eux. Vraiment.

Finalement, si ça ne tenait qu’à moi je ne m’en serais pas fait. Je n’aurai surement pas pleuré, je m’en fous de doubler. Je veux juste avoir un métier qui me donne envie de me lever le matin. Comme m’a dit mon papa hier : « Peu importe si tu prends l’autoroute ou la départementale pour te rendre à la destination voulue. Tu mettras plus de temps mais tu y arriveras ».

Que tu sois primant ou doublant, si tu lis ça alors que tu t’es pris un revers dans les dents, j’espère de tout coeur que même en prenant la départementale tu arrives à ta destination.

Love,

PS : Everything happens for a reason (même si des fois ça fait mal)

ORSO.

*En l’honneur du blog (et de son auteure), juste magnifique .

DEUXIEME PARTIE D’ARTICLE : Pourquoi ce n’est pas un échec, de mon point de vue (à paraitre sous peu) 

Parce que des fois on flippe.

DEMAIN.

Salut, j’ai peur.

Je me sens comme les pieds dans le vide. Demain est un grand jour… Je l’ai attendu, ce moment de pouvoir savoir. D’avoir un point de repère, de pouvoir me dire c’est complètement mort, ça va être chaud patate ou encore ça passe tranquille si je garde le cap. J’avoue que la dernière proposition j’y crois pas trop mais comme je dis toujours sur un malentendu… Je vise plus le chaud patate. D’abord parce que je suis primante et ensuite parce qu’au plus profond de moi j’ai encore l’espoir de passer primante… Je pense que jusqu’en Mai quoiqu’il arrive je serai dans ce déni à penser que c’est possible. J’espère tellement. Le problème c’est qu’on est beaucoup trop a espérer tellement. Et un échec c’est dur à encaisser, surtout quand on travaille si dur.

Aussi, ce qu’il y a de compliqué c’est d’accepter sans broncher les remarques de ceux qui ne sont pas dedans. A te dire que ça va aller – C’est gentil mais non…- tu passeras tranquille, que c’est pas si compliqué si tu travailles, que c’est largement faisable, qu’avec une bonne méthode tu majores. Mais allez-y, je vous en prie. Si c’est si simple d’entrer dans le numérus, faites le.

Je sais que la plupart veulent bien faire mais c’est aussi condescendant que de dire à une veuve Un de perdu, dix de retrouvé. Non ça ne remonte pas le moral, non ça ne nous réconforte pas, non ça ne nous rassure pas. Oui ça nous énerve, oui quoiqu’il arrive vous ne pouvez pas comprendre, oui vos remarques seront (presque) toujours stupides.

La PACES c’est dur psychologiquement. Et je pense aussi qu’on ne veut pas accepter vos remarques parce que vous ne pouvez pas vous mettre à notre place. Même si c’est bienveillant, ça n’arrange pas les choses, ça nous fait juste sentir d’autant plus nuls.

Alors soyez « juste » une épaule pour pleurer, un estomac pour boire, des bras pour rassurer, une bouche pour embrasser. Mais par pitié fermez la.

On a juste besoin d’une écoute silencieuse ponctuée de douceur et bienveillance. Pour les conseils d’ordre plus pratiques on se tourne vers nos ainés et nos compagnons de galère qui connaissent la réalité de cette année.

Je vous aime, mais taisez-vous ou ne restez pas à nos côté. C’est une année où on n’a pas d’autre choix d’être un peu égoïste si on veut ne pas en ressortir trop fous. Je suis désolée.

ORSO.

PS : Pour autant, camarades, n’en voulez pas à vos proches ils ne veulent que vous aider et j’imagine que ce n’est pas facile pour eux non plus : ils sont dépassés, au moins tout autant que nous, d’ailleurs.

Cette photo est libre de droit.